Interview : mon parcours, mes blogs, comment réussir sur Internet et de nombreux autres sujets…
j'aimerais partager avec vous un article que j'ai copié dans le blog d'un entrepreneur et blogeur professionnel que j'apprècie et respecte bien. Son nom Olivier Roland
Interview d'Olivier Roland par Maria Zanetti Article présente Par Olivier Roland
Interview d'Olivier Roland par Maria Zanetti Article présente Par Olivier Roland
Maria Zanetti du blog espagnol Dueño de mi tiempo m’a interviewé il y a quelques temps et m’a littéralement “mis sur le grill” en me posant de nombreuses questions très pertinentes.
J’y aborde des thèmes comme mon parcours dans l’entreprenariat, comment j’ai réussi avec mes blogs et comment vous pouvez réussir sur Internet, les caractéristiques d’un entrepreneur libre, mon point de vue sur le manque d’entrepreneurs et d’esprit entreprenarial en France, les avantages d’être un entrepreneur.
Comme j’ai trouvé cette interview très riche, j’en ai fait faire la transcription et j’ai décidé de la publier ici.
Le tout début est en espagnol, mais le reste est en français (ne faites pas attention aux sous-titres). Sans plus tarder, voici la vidéo :
Olivier Roland : Bonjour!
Mariana Zanetti : Tout d’abord je voulais te remercier de ton temps pour cet entretien pour tous mes lecteurs. Merci beaucoup. Tu m’as inspiré a créer mon blog en espagnol « Dueño de mi tiempo » avec ton blog « Des livres pour changer de vie ». Ton histoire m’a inspirée et peut-être inspirera d’autres lecteurs, d’autres blogueurs espagnols, pourquoi pas! Tes blogs sont des entreprises très profitables. Peux-tu nous dire ton chiffre d’affaires moyen brut et net, annuel ou mensuel?
Olivier Roland : La première année où j’ai créé mes blogs, ils n’ont pas été rentables tout de suite.
Mariana Zanetti : Comme toutes les entreprises.
Olivier Roland : Oui, sauf que lorsque j’ai créé mes blogs, je n’ai pas créé une entreprise dédiée pour ces blogs. J’avais déjà une entreprise d’informatique, mais dès qu’ils ont commencé à gagner de l’argent de manière significative, j’ai créé une entreprise pour gérer ces activités-là et la première année, elle a réalisé 460 000 € de chiffre d’affaires avec un bénéfice net d’environ 100 000 € après déduction d’impôts, salaires, etc.
Mariana Zanetti : Net, net, net?
Olivier Roland : Oui net.
Mariana Zanetti : C’est plutôt pas mal.
Olivier Roland : Oui c’est pas mal. Cela permet de bien vivre, c’est une structure légère où je suis le seul employé. Je travaille avec des prestataires, donc j’ai zéro employé.
Mariana Zanetti : Quelles sont les statistiques du trafic de ton blog?
Olivier Roland : Pour des « Des livres pour changer de vie », environ 65 000 visites par mois.
Mariana Zanetti : C’est pas mal.
Olivier Roland : C’est pas mal et ça se développe.
Mariana Zanetti : Combien de visites la première année?
Olivier Roland : À la fin de la première année, j’avais environ 15 000 visites par mois.
Mariana Zanetti : Tu as commencé à gagner de l’argent à quel moment après la création de ton blog?
Olivier Roland : Le blog qui a eu le plus de succès c’est « Des livres pour changer de vie » mais il faut savoir que c’est mon troisième blog. Cela ne s’est pas fait en un jour. Le premier blog que j’ai créé était une catastrophe. Je l’ai laissé en ligne pour permettre aux gens de voir de ce qu’il ne faut pas faire. Le blog « Des livres pour changer de vie » a mis 15 mois pour me permettre de gagner ma vie en tant que blogueur professionnel.
Mariana Zanetti : 15 mois pour qu’une entreprise soit rentable, c’est pas mal, car normalement cela peut prendre plusieurs années. Tu as une histoire d’entrepreneur particulier qui a débuté à 19 ans, est-ce que tu peux nous raconter depuis le début?
Olivier Roland : Effectivement j’ai créé mon entreprise à 19 ans après des études littéraires qui ne me plaisaient pas du tout. Cette entreprise était dans les services informatiques sans même avoir le BAC ( je ne connais pas l’équivalent du BAC en Espagne), qui est le diplôme minimum que tout le monde en France doit avoir sous peine d’être considéré comme un loser.
C’était une super aventure, car créer son entreprise à 19 ans, c’est quand même une expérience peu banale qui m’a appris énormément de choses. Passer du statut de lycéen à celui de chef d’entreprise n’est pas facile, mais j’ai beaucoup appris de mes erreurs.
J’ai réalisé un rêve en créant cette entreprise si jeune, puisque j’ai quitté mes parents, j’ai loué mon premier appartement, j’ai court-circuité le système en entrant dans la vie active.
Mariana Zanetti : Mais tu a créé ton propre système!
Olivier Roland : Exactement. Et c’est je crois une des grandes motivations des entrepreneurs, de créer notre propre monde avec le plus d’indépendance possible. Après quelques années où je me suis bien amusé dans la boîte, je me suis rendu compte qu’il y avait quand même un grand déséquilibre entre ma vie professionnelle et personnelle.
Comme de nombreux entrepreneurs, je travaillais 60 à 70 heures par semaine. Au début cela ne me dérangeait pas, mais au bout de quelques années je me rendais compte que cela ne suffisait pas pour avoir une vie épanouie. Je voulais équilibrer un peu plus ma vie. Ce n’était pas facile…
Mariana Zanetti : Tu gagnais combien de l’heure?
Olivier Roland : J’avais un salaire d’environ 2000€ par mois, ce qui n’était pas mal pour un jeune de 22 ans mais quand je divisais ce salaire par le nombre d’heures travaillées, mon salaire était inférieur au SMIC en France. Donc finalement en termes de salaires horaires, je gagnais moins qu’une femme de ménage. C’est quelqu’un qui m’a fait prendre conscience de ça.
J’ai commencé à chercher des solutions pour diminuer ma charge de travail et en même temps je commençais à vouloir autre chose, car mon entreprise commençait à me peser. C’est malheureusement le problème de beaucoup d’entrepreneurs. On a ce rêve de créer une entreprise et c’est une aventure que l’on vit à fond les premières années. Mais au bout d’un moment cela se transforme en une prison dont il est difficile de sortir.
Par exemple, en France quand on est entrepreneur, on n’a pas le droit aux allocations chômage. C’était ma seule source de revenus, et si j’arrêtais il fallait que je fasse autre chose.
Il y a eu alors deux évènements qui m’ont apporté la solution à ma frustration. J’ai découvert un blogueur américain qui s’appelle Steve Pavlina, blogueur sur le développement personnel qui fait 2 ou 3 millions de visites par mois.
Il avait écrit un article très intéressant sur comment gagner de l’argent en bloguant. Il expliquait qu’il gagnait $40 000 par mois à l’époque. Aujourd’hui, il en gagne plus de 100 000. Tout ce qu’il avait à faire c’était d’écrire des articles et promouvoir des produits, puisque tout l’argent qu’il gagnait provenait des affiliations. Quand les gens cliquaient sur le lien d’un produit qu’il recommandait, il touchait une commission. Il n’avait juste qu’à faire ce qu’il lui plaisait à savoir écrire des articles de blog.
J’ai trouvé ça génial, car moi aussi j’adorais lire et écrire. Je me suis dit, je peux faire ce que j’aime et gagner beaucoup d’argent. En plus il expliquait qu’il gérait son entreprise sur internet, donc il pouvait se rendre partout dans le monde. Il ne le fait pas, mais il peut le faire, car il n’est pas limité à un emplacement géographique.
Mariana Zanetti : C’est ce que tu fais toi aujourd’hui. Tu es Lillois, aujourd’hui tu es Paris, demain tu es aux USA….
Olivier Roland : Effectivement les deux dernières années, j’ai beaucoup voyagé. C’est là que j’ai créé mon premier blog qui était une erreur monumentale.
Mariana Zanetti : Comment s’appelait-il?
Olivier Roland : Techno Smart. C’était un blog sur l’informatique, puisque je partais de mes compétences, sauf que le marché en France était déjà très saturé. Mais de toute façon cela ne m’intéressait pas tant que ça au final, d’autant plus que je ne savais pas comment le promouvoir. En tout cas j’ai créé ce premier blog qui m’a fait gagner 16.38 € au bout de 6 mois, et donc j’étais très frustré.
J’ai lu un livre qui m’a donné une claque magistrale « La semaine de 4 heures » de Tim Ferris. Cela m’a confronté dans le choix qu’il faut être sur internet et faire un business automatisé qui me permette de voyager etc.J’ai continué à livre des livres de business, car pendant des années (cela faisait huit ans que j’avais créé mon entreprise), je lisais essentiellement des romans de fictions, mais jamais de livres de business. Malheureusement c’est comme cela pour la plupart des entrepreneurs.
Ce livre a complètement changé ma vision de l’entreprise. Je me suis dit que si ce livre était capable de changer ma vision sur le business, il devait y en avoir d’autres qui étaient excellents et qui peuvent m’apporter énormément. Je me suis donc mis à la recherche d’autres livres comme ça et je suis tombé sur un concept extraordinaire, celui du »Personal MBA » qui est une liste des meilleurs business au monde dans 24 catégories ( Psychologie, Communication, Marketing, Productivité, Développement personnel, Finances, etc..).
Le but c’est d’apporter les connaissances les plus pertinentes aux entrepreneurs et même aux intrapreneurs ( ceux qui veulent se développer à l’intérieur d’une entreprise) sans bla bla bla, sans théories, juste des choses à appliquer au quotidien. J’ai commencé à lire ces livres que j’ai trouvé excellents.
D’où l’idée pour mon blog « Des livres pour changer de vie ». Je me suis dit qu’il fallait que je me motive pour en lire un maximum, et pourquoi ne pas faire un blog autour de cette idée de lire un livre par semaine pendant 52 semaines et publier un résumé. C’est comme ça que j’ai commencé ce blog. Le blog a commencé à bien marcher puisqu’au bout d’un an, il y avait plus de 500 visites par jour donc 15 000 par mois, ce qui n’était pas mal.
Mariana Zanetti : En plus le lectorat était très fidèle.
Olivier Roland : Oui le trafic est de bonne qualité, le temps de visite est de 4.30 minutes en moyenne, ce qui signifie que les lecteurs qui restent lisent les articles à fond. Je suis devenu blogueur Pro au bout de 15 mois en vendant ma première formation. En fait au bout de 15 mois, je gagnais environ 200€ par mois avec la publicité et les commissions d’affiliations à Amazon. C’était bien mais pas suffisant pour en vivre. J’ai fait appel à Sébastien connu sous le nom de Marketeur français. On a étudié la possibilité de le monétiser avec un lancement de produit.
J’ai aussi demandé à mes lecteurs comment je pouvais les aider à aller plus loin, quelle était leur plus grosse frustration et comment je pouvais les aider à la résoudre.
La plupart de mes lecteurs m’ont dit qu’ils voulaient créer une entreprise mais qu’ils remettaient ça au lendemain par procrastination. Lorsque j’ai vu cela, je me suis dit que je pouvais les aider, car j’ai créé ma propre entreprise à 19 ans, je savais ce que cela était. J’avais lu plein de livres sur le business , j’avais plein de connaissances à partager, la procrastination je connaissais et je me suis dit que j’allais faire une formation pour aider ces personnes à dépasser la procrastination et créer leur entreprise.
C’est comme ça que j’ai créé mon premier produit « Agir et réussir ». C’était une formation sur 7 mois ( avec des paiements en 7 fois) qui m’a rapporté 3000€ dès le premier mois et c’était un revenu récurant. Je suis passé de 200 à 3 000 € de chiffre d’affaires par mois juste avec un produit.
Mariana Zanetti : Tu dis »juste un produit » comme ça mais c’était très intelligent la façon dont tu l’as développé.
Olivier Roland : Il faut savoir que la plupart des blogueurs ne vont jamais créer de produit et la plupart de ceux qui vont le faire vont le faire de la mauvaise manière. Ils vont créer le produit dont ils ont envie et qui est rarement celui que veulent les lecteurs. Ce qu’il faut c’est leur demander ce qu’ils veulent en faisant un sondage.
La question magique c’est la suivante: »Quel est votre plus gros problème, la plus grosse frustration en relation avec le sujet de votre blog? ». J’ai vu que le plus gros problème de mes lecteurs c’est d’arriver à se lancer pour créer leur entreprise. C’est donc logique que s’ils me disent leurs plus grosses frustrations et que je peux les aider, forcément il y aura un pourcentage qui sera intéressé pour acheter le produit.
Alors que si on sort un produit sur une thématique qui ne les intéresse pas du tout, même s’ils nous aiment beaucoup, si ça ne les intéresse pas à la base….par exemple si j’avais fait une formation sur » Comment augmenter vos ventes », je n’aurais pas fait autant de ventes, car mes lecteurs sont des gens qui n’avaient pas encore d’entreprise. D’où l’importance du sondage pour ne pas se tromper.
Mariana Zanetti : En fait, pour ceux qui lisent déjà mon blog, ils savent que moi je me suis inspirée de l’histoire d’Olivier pour créer mon blog aussi « Devenir maître de mon temps ». Je trouve des similitudes par rapport à l’opportunité qu’Olivier a eu du fait qu’il s’est inspiré de ce qu’il a vu aux États-Unis par rapport à ce qui se passe en France.
On pourrait faire un peu de parallélisme avec ce qui se passe sur le marché hispanophone. Quelle est l’opportunité que tu as vue à ce moment-là? Tu t’es dit que c’est un blogueur américain qui le fait en anglais et qui gagne pas mal sa vie, $40 000 par mois, c’est déjà pas mal. À ce moment-là, tu t’es dit que tu pourrais aussi le faire en France?
Olivier Roland : Au moment où j’ai lu l’article de Steve Pavlina, c’était en 2007, je n’avais pas encore réalisé qu’il y avait un décalage entre le marché américain et le français. Mais lorsque j’ai vu le chiffre d’affaires, après ce lancement qui a fait un chiffre d’affaires de 3000€ par mois, j’en ai fait un autre beaucoup plus gros qui a fait monter le chiffre d’affaires à 14 000€ avec 500 personnes par mois.
Je suis donc allé voir les autres blogueurs français pour voir leurs revenus, et je me suis rendu compte qu’ils ne gagnaient rien. Le plus gros c’était «Presse Citron » qui avait un trafic énorme ( 30 000 visiteurs par jour), il gagnait 6000€ par mois. Alors que moi avec 500 visiteurs par jour je gagnais 14 000 € par mois. Et là je me suis dit que c’était dingue, je ne comprenais pas pourquoi il y avait ce différentiel. Par contre, je commençais à me brancher sur tous les blogs Anglos-saxons, et là je voyais que les bons blogueurs gagnaient plusieurs dizaines de milliers de dollars par mois. Lorsque j’ai étudié les différences de méthodes j’ai vu que les français ne comprenaient rien à plein de choses.
Mariana Zanetti : Il y a déjà des blogs espagnols qui gagnent de l’argent et qui se font un salaire mais ce n’est pas du tout la mentalité de blogueur utilisée par Olivier qui est pratiquée dans le monde anglophone. C’est pour ça que j’aimerais que tu nous parles de ça.
Olivier Roland : En gros, il y a une grosse différence entre les blogueurs journalistes et les blogueurs entrepreneurs. La démarche du blogueur journaliste comprend plusieurs erreurs à la base, si en tout cas le but est de générer un chiffre d’affaires avec un blog. Il est possible qu’ils n’aient pas cet objectif-là.
Pour ceux qui veulent générer un chiffre d’affaires avec un blog, il y des choses qu’il faut faire. Il y a des méthodes qui fonctionnent mieux que d’autres. Les blogueurs journalistes écrivent beaucoup à propos de l’actualité de leur domaine. Il vont parler de tel évènement, tel salon, etc.ce qui est bien, seulement ces articles au bout d’un an ou deux ans, ils n’ont plus aucune valeur pour le lecteur, car ils sont obsolètes.
Le blogueur entrepreneur lui, va focaliser sur un contenu sans date d’expiration. Il va écrire ses articles pour aider ses lecteurs de la manière la plus universelle possible. Par exemple, si je donne 10 techniques pour doubler les ventes dans une entreprise, je ne dis pas que dans 100 ans cela sera encore valable, mais si quelqu’un tombe sur ces articles dans 5 ans, cela sera encore aussi pertinent, car ça n’évolue pas aussi vite.
La grosse différence entre un blogueur journaliste qui n’écrit que de l’actualité et qui a écrit 200 articles, 80% d’entre eux n’ont plus aucune valeur 2 ans après. Celui qui a créé du contenu sans date d’expiration, ces articles ont toujours la même valeur, 2 ans après qu’il les ait écrits. Ces articles continuent à lui apporter du trafic via Google, les lecteurs continuent à lui apporter de la valeur en le partageant sur Facebook et Twitter. Cela continue à alimenter la machine. Donc tout le travail fait avant, devient quelque chose qui travaille pour lui. Cela fait toute la différence.
Ensuite, il y a l’aspect monétisation qui est important. En gros les blogueurs journalistes ont deux manières essentielles de monétiser leur blog, à travers la publicité et l’article sponsorisé. Par exemple on leur dit, je vous donne 200€ et vous écrivez un article sur mon produit. Le problème de ces modèles de rémunération, c’est qu’elles demandent énormément de trafic pour pouvoir gagner un revenu grâce à cela. On le voit avec Presse Citron qui gagnait 6000€ par mois avec 3 000 visiteurs par jour. Ce qui n’est rien du tout.
Alors que le blogueur entrepreneur va avoir deux approches différentes, il peut utiliser la publicité mais ce n’est pas là qu’il va gagner le plus d’argent. Il peut gagner de l’argent en faisant la promotion des produits des autres (l’affiliation) et en vendant ses propres produits et c’est là qu’on gagne de l’argent.
Le blogueur journaliste va se focaliser sur le fait que ses lecteurs s’abonnent à un flux RSS, et vont recevoir les mises à jour par un logiciel spécialisé que la plupart des gens ne savent pas utiliser.
Alors que le blogueur entrepreneur, va inviter ses lecteurs à s’inscrire à un mailing liste et il va donc convertir ses lecteurs en prospects. Le lecteur donne au blogueur la permission de le contacter, ce qui est beaucoup plus efficace pour promouvoir ses produits ou ceux des autres.
Mariana Zanetti : Les produits que tu fais, tu fais tout le marketing aussi. Il y a toute une réflexion derrière qui fait que tu peux vendre des formations à 1 000 €. Tu pourrais nous parler de cette réflexion marketing qui fait que tes clients sont très contents et qui fait que tu ais des produits très rentables pour toi?
Olivier Roland : L’approche marketing est la différence entre les blogueurs journalistes et entrepreneurs. Pour beaucoup de blogueurs journalistes c’est un gros mot, alors que les blogueurs entrepreneurs savent que pour toucher un maximum de personnes, il faut des outils de promotions à la fois pour nos articles qui sont gratuits et pour nos produits qui sont payants.
Donc au niveau de la réflexion marketing, comme je le disais tout à l’heure, il faut créer un produit qui intéresse vos lecteurs, cela paraît logique, et ensuite il faut faire attention à son positionnement en termes de prix et à la méthode utilisée pour vendre. La méthode très efficace que j’utilise c’est le lancement orchestré ( Product launch formula en anglais) qui est une méthode américaine inventée par l’américain Jeff Walker pour lancer un produit. Il est difficile de la résumer en une phrase, mais c’est le fait de créer un évènement sur internet.
Par analogie, lorsqu’un film sort, avant sa sortie, il y a une campagne marketing mise en place bien avant pour annoncer cet évènement. Il vous est tous arrivé de n’avoir jamais entendu parler d’un film et d’un seul coup tout le monde se met à en parler. Vous entendez une émission à la radio où on en parle, vous voyez une pub dessus, votre collègue vous en parle et d’un seul coup, il y a tout un buzz qui se met en place. Cela crée une attente, on va aller voir sur internet, et nous sommes plus susceptibles d’aller voir ce film que si nous allions voir le programme des films et on se dit que celui-là on n’en a jamais entendu parler.
C’est exactement la même chose avec la »Product launch formula », l’idée étant de créer un évènement, avant la mise en vente du produit en annonçant qu’il y a un nouveau produit qui va arriver. On crée un produit excitant qui intéresse les gens. Une des pierres angulaires d’une campagne d’un film, c’est la bande-annonce. Le but de la bande d’annonce c’est de montrer un échantillon du film sans trop en dévoiler. C’est tout simplement un échantillon du produit. C’est quelque chose vieux comme le commerce. Depuis que les marchands ont fait du commerce, ils vont dire : « Tiens, goûte mon sanglier, tu verras qu’il est bon ! ».
C’est exactement la même chose que l’on fait sur Internet, on donne un aperçu du produit. Si c’est vous que vous mettez en avant, c’est bon aussi de montrer que vous êtes un expert. Il faut aussi créer une relation avec les personnes, car on préfère toujours acheter à quelqu’un avec qui l’on a échangé un minimum. Il fait créer un évènement, donner un aperçu du produit, donner un aperçu de notre expertise et créer une relation avec le prospect.
Mariana Zanetti : Ce qui intéressant, c’est qu’au moment où Olivier a créé son blog sur le marché, il y avait une maturité sur le marché français qui ressemblait au marché hispanophone aujourd’hui. Et il faut remarquer que le PIB français est très comparable au PIB espagnol. Donc il n’y a pas de raison de penser que l’on ne peut pas répliquer ce qu’il a fait avec son blog en France sur le marché hispanophone. Il faut tenir en compte certaines choses, il y a des mots que l’on ne peut pas utiliser partout, car l’espagnol n’est pas comme le français qui est plus uniforme. En espagnol il faut bien choisir ses mots, car ils risquent de ne pas être compris dans d’autres pays. Mais à part cela, on pourrait parfaitement reproduire le même succès qu’Olivier. Je vous invite à bien prêter attention à ce conseil, car vous pouvez peut être devenir le prochain Olivier Roland hispanophone.
Quelle est d’après toi la mentalité d’un blogueur professionnel à succès ?
Olivier Roland : C’est un concept très large, mais je vais donner quelques piliers de base pour ça. La première chose c’est d’être ouvert aux nouvelles choses mais d’être sceptique de la bonne manière. Il y a beaucoup de personnes françaises qui sont très sceptiques par rapport à ces méthodes. Elles se disent que s’il y avait une méthode comme ça cela se saurait.
Et bien, cela se sait, mais tout le monde n’y croit pas. Être sceptique, c’est une bonne chose, mais il faut l’être de la bonne manière, en testant. Ce n’est pas être sceptique en ne faisant rien. Si par exemple vous êtes sceptique par rapport à ce que je vous dis mais que derrière vous ne faites rien, comment serez-vous sûrs que ce que je vous dis est vrai ou faux?
Le meilleur moyen c’est d’essayer. Il faut avoir une démarche scientifique, être réceptif aux idées nouvelles, sans les accepter d’emblée mais en les testant et en les adaptant à votre marché. Il faut un minimum de confiance, le scepticisme, utilisez-le comme un moyen de faire quelque chose plutôt que de ne rien faire.
Ensuite, je pense qu’à la base il faut un désir brûlant de réussir. Moi j’avais cette frustration dans une entreprise dans laquelle je travaillais beaucoup trop. J’avais trouvé la solution mais il fallait que je la mette en pratique et que je puisse la vivre. Sans ce désir brûlant, je ne serais sans doute pas arrivé là où je suis.
Si vous avez juste envie de réussir comme vous dites: « J’aimerais bien avoir une nouvelle voiture…j’aimerais bien prendre des vacances….», vous allez peut-être réussir mais cela sera beaucoup plus difficile que si vous êtes convaincu que vous devez absolument réussir, car vous en avez marre de cette vie, vous allez être très focalisé et il y aura une grosse différence.
Dans le premier cas c’est une envie sans plus, vous serez mou et dès que les premiers obstacles arriveront vous mettrez des mois à les traverser. Vous vous laisserez distraire par plein de choses et au final vous aurez plus de chance d’abandonner. Alors qu’un désir brûlant permet de ne pas avoir de discipline, car de toute façon toutes les actions que l’on entreprend seront centrées sur cet objectif.
Mariana Zanetti : Quelles sont d’après toi les caractéristiques d’un entrepreneur à succès, pas d’un entrepreneur comme tu étais à 19 ans, mais qui est riche en temps et en argent?
Olivier Roland : Il y a une grosse différence d’approche. Je pense que les entrepreneurs qui passent tout leur temps dans leur entreprise ont une mentalité d’employé. C’est celle que j’avais en créant ma première boîte. Ils partent souvent de leurs compétences techniques pour créer leur entreprise, ce qui était mon cas. À 19 ans j’ai créé une entreprise d’informatique centrée autour de mes compétences.
En fait je me suis créé un job, ce qui n’est déjà pas mal. Mais à un moment donné, il y aura un manque d’épanouissement, on va être bloqué à cause d’un déséquilibre entre notre vie professionnelle et personnelle.Il y a une différence entre être un bon informaticien et être un bon chef d’entreprise.
Lorsque l’on crée une entreprise, on ne doit pas seulement être bon dans notre métier technique, mais on doit aussi être bon dans la direction d’une entreprise (marketing, gestion des finances, recrutement, management, délégation, etc.). Les personnes qui ont une mentalité d’employé vont se focaliser sur les compétences techniques plutôt que sur leurs compétences marketing, elles vont travailler dans leur entreprise. Les personnes qui ont une approche business, vont travailler sur leur entreprise.
La différence, c’est que l’entrepreneur conçoit son entreprise comme un système, comme on verrait une voiture. La personne qui a créé son entreprise comme un employé, elle, voit la voiture comme une interface, où on met la clé, on appuie sur l’accélérateur, et tant que ça fonctionne, tout va bien, mais dès qu’il y a une panne, elle est incapable de la résoudre. Elle accède à cette interface mais elle ne comprend pas comment cela fonctionne à l’intérieur.
Tandis que l’entrepreneur qui voit son entreprise comme un business, il comprend le fonctionnement interne du moteur et en cas de panne, il saura trouver la raison et pourquoi un seul élément défaillant dans le moteur fait que la machine ne fonctionne plus.
Il comprend le fonctionnement de son business où tous les éléments sont reliés comme ceux d’un moteur et il sait que si un seul ne fonctionne pas, il peut mettre en péril tout le système. C’est quelque chose qui peut faire peur comme ça, mais en fait il s’agit avant tout d’une question de mentalité.
Vous vous pouvez faire cet exercice chez vous, vous prenez une feuille, et vous décomposez toutes les fonctions de votre entreprise. Par exemple, la prospection téléphonique : comment vous faites, la prospection, emailing, capture de prospects par des sites web. Ensuite il y a la partie technique : création de produit ou service etc. Vous décomposez tout et vous attribuez chacune de ces fonctions à quelqu’un.
Le problème c’est que la plupart du temps les personnes qui ont créé une entreprise font tout. Ce sont des hommes-orchestres, qui sont capables de jouer plusieurs instruments, mais ils ne seront jamais capables de faire quelque chose d’aussi beau et performant qu’un chef d’orchestre qui dirige les musiciens à la baguette sans lui même jouer d’un instrument. C’est ça la grosse différence. L’entrepreneur qui voit son entreprise comme un business est un chef d’orchestre qui fait en sorte que tout le monde joue de manière harmonieuse sans que lui même sache jouer d’un instrument. Alors que l’entrepreneur employé essaie de tout jouer en même temps.
Mariana Zanetti : Et l’entrepreneur a du temps devant lui, il essaie de sortir du fonctionnement de la machine. Il est à côté et la machine fonctionne toute seule.
Olivier Roland : Exactement. Alors c’est son choix, mais effectivement quand il a fait son business comme ça, il sait quelle est sa place dans le système et il sait comment faire pour se faire remplacer. Il sait quelle fonction il assume et pourquoi, c’est quelque chose de réfléchi. S’il veut que son entreprise fonctionne sans lui, il sait qu’il doit trouver quelqu’un pour faire ceci ou cela. Ou alors simplement réduire son temps. Il se dit qu’il passe tant d’heures par semaine dans sa boite, il veut en passer cinq, il sait à peu près le temps passé sur chaque fonction. Il va garder les fonctions qui lui plaisent et il va trouver quelqu’un pour faire le reste. Cela peut être quelqu’un ou une machine. Il y a deux manières de se libérer de la même tâche, soit de l’externaliser à un humain soit de l’automatiser avec une machine.
Mariana Zanetti : Tu as toujours été entrepreneur, est-ce que tu l’as regretté un jour?
Olivier Roland : Non.
Mariana Zanetti : Pourquoi penses-tu qu’il y a si peu d’esprits entrepreneurs en France et surtout en Espagne?
Olivier Roland : En Espagne je ne sais pas.
Mariana Zanetti : En France?
Olivier Roland : Ce n’est pas évident de répondre à cette question. Il y a des tas de raisons et on pourrait passer trois ans à faire une thèse dessus. Je vais donner ma théorie à moi. Je pense déjà qu’il y a une différence de mentalités entre les pays de cultures catholiques et protestante. C’est une théorie, j’ai pu voir des articles qui allaient dans ce sens-là.
En gros, il ne faut pas négliger le poids de notre culture religieuse. Dans les pays de culture judéo-chrétienne, on voit la différence, par exemple quand on va en Inde, ça n’a rien à voir, c’est un autre monde. Le problème de la France et sans doute de l’Espagne, c’est qu’il y a toujours une méfiance vis-à-vis du riche. Il y a cette parabole de Jésus qui dit qu’il est plus facile à un chameau d’entrer dans le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux.
Donc déjà à la base, dans la religion catholique, on assimile trop les entrepreneurs avec les riches alors que la religion protestante, a mis en avant la richesse matérielle comme étant le signe du fait qu’on allait aller au paradis. Je simplifie, mais pour la religion protestante, le fait d’amasser des richesses sur Terre est le signe que l’on est élu de Dieu. Donc d’un côté dans la tradition catholique le fait d’être riche empêche d’aller au paradis, de l’autre au contraire la richesse ouvre les portes du paradis.
Ce n’est pas étonnant de voir que dans l’Union européenne, les pays les plus riches sont de tradition protestante, le Royaume-Uni, l’Allemagne. Alors que les pays les moins riches sont de tradition catholique. La France est au milieu, car elle a toujours été un peu méfiante par rapport à la religion, on a toujours eu cette tradition intellectuelle un peu athée ou méfiante.
Il y a aussi des raisons historiques, et le risque….sans doute. Dans la vision anglo-saxonne, il y a aussi plus d’accent sur la liberté, alors qu’en France par exemple il y a plus d’accent sur l’égalité.
La devise de la France, c’est »Liberté, Égalité, Fraternité ». On sait que »l’égalité » et »la liberté » posent problème, car devant la loi oui, mais est-ce que cela veut dire que quand quelqu’un gagne plus d’argent il faut le lui prendre pour donner à celui qui a moins ? C’est augmenter l’égalité mais c’est aussi diminuer la liberté de celui qui a gagné de l’argent. Il y a ce conflit intrinsèque entre les deux. Les Anglo-saxons mettent plus l’accent sur la liberté. Je ne sais pas si c’est le cas en Espagne.
Mariana Zanetti : Oui, cela et d’autres facteurs aussi.
Olivier Roland : Ce sont deux cultures différentes, par exemple un Anglo-saxon va plus manifester pour demander au gouvernement la liberté de gagner de l’argent par lui même tandis que le français va plutôt manifester pour que le gouvernement lui assure un emploi et une sécurité. On a aussi une vision différente du rôle du gouvernement. Dans le cas anglo-saxon, le gouvernement est là pour garantir une liberté aux personnes tandis que dans la mentalité française, le gouvernement est là pour garantir une certaine stabilité financière et une sécurité aux personnes. Quelles sont les raisons
exactes? On pourrait en parler pendant longtemps….
Mariana Zanetti : Oui bien sûr.
Olivier Roland : Après il y a des courants anglo-saxons différents, mais ça c’est la tendance générale.
Mariana Zanetti : Quels sont les avantages pour toi d’être entrepreneur?
Olivier Roland : On en a parlé souvent. Déjà c’est ce plaisir de construire son rêve et non celui de quelqu’un d’autre. Cette indépendance même si cela ne veut pas dire que dès que l’on devient entrepreneur on est forcément plus libre. En tout cas je pense que l’on est quand même plus libre dans sa tête, on est plus satisfait de son existence même si on travaille beaucoup, etc.
C’est vrai que même que lorsque je travaillais énormément je ne me voyais pas reprendre un emploi. Pour moi le but c’était de créer une entreprise mais pas de trouver un emploi. Il y a un plaisir intrinsèque à être entrepreneur, à être dans un système qui n’est pas classique, à avoir tout cet univers de possibilités à exploiter. C’est un îlot de liberté.
Mariana Zanetti : Et donc toi tu as toujours été entrepreneur. Quand on est salarié, on pense que l’on ne pourrait pas vivre avec l’incertitude. Comment as-tu fait pour gérer l’incertitude?
Olivier Roland : Il y a toujours moyen de prendre des risques mesurés. L’entrepreneur malin va prendre des risques en assurant ses arrières, en faisant en sorte que s’il échoue, les coups ne soient pas importants. Il va par exemple, faire des tests sur des produits, sur des concepts de marché, à petite échelle sans dépenser trop d’argent. On peut donc toujours minimiser les risques. Mais il y aura un moment où il faudra quand même se jeter à l’eau et tenter quelque chose.
Mariana Zanetti : Quand tu dis risques, dans la mentalité des salariés, même si tu dis que le risque doit être mesuré, on comprend qu’il y a un risque de vie. L’entrepreneur, lui, comprend que c’est un risque de quelques euros.
Olivier Roland : La plupart des personnes finalement qui ont peur de prendre un risque, n’en ont jamais vraiment pris. Elles ont peur d’un fantasme en fait, plutôt que du risque lui-même. Ce qui est recommandé dans »La semaine de 4 heures” de Tim Ferris, c’est de définir votre peur et d’imaginer le pire scénario. Lorsque vous définissez votre projet, imaginez ce qui pourrait vous arriver de pire si vous vous plantez à 200%. Lorsque l’on fait cela, on se rend compte que ce n’est pas si terrible.
Au final, on saura toujours se rattraper, on aura peut-être un an ou deux en plus dans votre CV, ce sera une expérience que les autres n’auront pas eu. C’est ce que j’explique dans mes blogs : il n’y a rien de tel pour rencontrer des gens incroyables, que d’avoir un projet d’entreprise même s’il ne fonctionne pas et qu’il faut mettre la clé sous la porte. Il y a très peu de chance que vous soyez ruiné.
Cela vous fera une super expérience même si vous devez revenir dans le salariat. C’est une expérience unique, que très peu de gens pourront se targuer d’avoir eu et cela n’a pas de prix. C’est quelque chose qui vous servira plus tard pour peut-être créer une autre entreprise.
Mariana Zanetti : Et par rapport, à ce que je suis en train de voir, ce n’est pas très fréquent de revenir vers le salariat, car on prend le goût de la liberté et si cela ne marche pas, on se motive, et on essaie des solutions. Donc très peu de personnes ont besoin finalement de revenir au monde salarié. Je vais te poser une question que tu poses très souvent. Quelle est ta définition du travail et combien d’heures travailles-tu par semaine?
Olivier Roland : Pour le travail, il n’y a pas de définition universelle du travail. Certains vont dire, que c’est chaque fois qu’ils font quelque chose qui leur apporte directement de l’argent. Mais cette définition est très vague, car par exemple, lorsque l’on lit un livre qui peut éventuellement nous apporter quelque chose pour notre business, est ce-qu’on travaille à ce moment-là? Certains diront oui, d’autres non. Certains disent que c’est lorsqu’ils font quelque chose qui ne leur plaît pas et qu’ils sont obligés de le faire. Dans ce cas là, quand je crée un produit, cela me plaît donc je ne travaille pas. C’est un peu bizarre.
Ma définition personnelle c’est quand je travaille, et que cela ne me plaît pour différentes raisons. Par exemple, j’adore écrire des articles, pourtant je travaille aussi, donc quelque part j’aime bien ça. Par contre quand je lis un livre je n’estime pas que travaille. Car pour moi c’est vraiment un plaisir.
En gros quand je suis derrière mon ordinateur et que je fais quelque chose en relation directe avec mes blogs et qui n’est pas de lire mais qui es une action comme écrire un mail, étudier le process, là je suis en train de travailler.
Avec cette définition, je travaille de 20 à 30 heures par semaine à peu près. C’est très variable dans le temps. Par exemple, je peux avoir des mois où je voyage et dans lesquels je travaille beaucoup moins et d’autres, quand je fais un lancement de produit, où je travaille beaucoup plus. En moyenne j’estime que je travaille entre 20 et 30 heures par semaine.
Mariana Zanetti : Parfait. Tu sais que moi je viens de devenir »Maître de mon temps » depuis peu de temps. Qu’est-ce que tu dirais aux gens qui comme moi avant, travaillent 8 heures par jour et qui sont enfermés sans espoir?
Olivier Roland : Il y a plusieurs approches possibles par rapport à un métier qui ne vous plaît plus trop. Vous pouvez adopter l’approche bouddhiste qui vous dit d’apprendre à profiter de ce que vous avez déjà et aimer tous les instants du quotidien, car de toute façon si vous changez et que vous arrivez à obtenir ce que vous voulez, lorsque vous l’aurez vous serez au même niveau qu’avant. C’est-à-dire que vous serez insatisfait et vous en voudrez plus.
Vous pouvez avoir l’approche du développement personnel qui est de dire que vous êtes habitué à un confort médiocre, quelque chose qui ne vous satisfait pas et que c’est quelque chose d’excitant que de se dire que c’est un vrai challenge que maintenant vous avez un nouvel objectif dans lequel vous lancer.
Earl Nightingale, lui reconnaît comme les bouddhistes que quand on a un objectif, on va tout faire pour l’atteindre et une fois atteint, il deviendra banal. Au final, on sera à nouveau insatisfait et on voudra aller plus loin. Le bonheur ne réside pas dans la destination que l’on atteint mais dans le voyage.
L’approche bouddhiste et celle de Earl Nightingale sont pertinentes et contradictoires. Je pense que l’on peut les utiliser à différents moments de notre vie en fonction de ce que l’on veut. À un moment on a va dire je vais travailler à apprécier ce que j’ai et à un autre on va se dire que l’on a bien profité et que l’on veut aller plus loin et profiter du voyage.
Mariana Zanetti : Pour les gens qui ne profitent pas du voyage aujourd’hui, qui sont enfermés dans un bureau et qui ne profitent pas?
Olivier Roland : Justement, vous pouvez utiliser ces deux approches. Vous pouvez peut-être apprécier la vie que vous avez à côté ou alors vous vous lancez dans un autre projet. Personnellement, je me lancerais dans un projet. Je sais qu’il existe des gens qui même s’ils ne sont pas très contents de leur travail ont une vie à côté qui est très riche. Par contre ce n’est pas la majorité.
En France, on répète souvent que le plus important c’est de trouver un travail qui nous passionne. Je ne sais pas si c’est le cas en Espagne. Mais quand on observe autour de soi, combien de personnes sont vraiment passionnées par leur boulot? Très peu.
Mariana Zanetti : Très peu.
Olivier Roland : 5% peut-être? Cela me paraît énorme. Il y a quand même un problème entre cette sagesse commune et le nombre de personnes qui l’applique. Il y a une grosse disparité. Mon message serait de se dire que l’on s’habitue à son confort, que l’on a des pantoufles en ciment et qu’il faut se bouger un peu.
Mariana Zanetti : Olivier, merci beaucoup pour ton temps! C’était un vrai plaisir. Je te connaissais au travers de tes blogs, et de te voir ici, confirme tout ce que l’on voit sur tes blogs. C’est un vrai plaisir!
Olivier Roland : J’espère que cela va encourager tes lecteurs à agir. Un dernier conseil, si vous avez regardé cette vidéo jusqu’au bout, bravo, cela montre que vous êtes motivé. Si vous vous contentez de la regarder, il ne se passera rien dans votre vie. Si vous voulez qu’il y ait un changement dans votre vie, il va falloir agir. Si tout ce que l’on a dit vous intéresse, il faut commencer à bouger, à vous informer, lisez »La semaine de 4 heures » par exemple (ça été traduit en espagnol). Commencez à faire quelque chose de concret, choisissez une action à faire juste après cette interview. Faites-le maintenant! Vous verrez que cela vous aura apporté quelque chose de concret.
Mariana Zanetti : Et on dit que pour que rien ne se passe, il faut le pessimiste qui dit que rien ne va changer, ou l’optimiste qui dit que quelque chose va changer, il a la foi et ne fait rien.
Olivier Roland : Dans les deux cas, il ne se passe rien. On se dit que tout va bien se passer, ou il ne va rien se passer. Il ne se passe rien. Il faut être sceptique de la bonne manière et y aller.
Mariana Zanetti : Merci beaucoup.
Olivier Roland : Merci à vous.
J’y aborde des thèmes comme mon parcours dans l’entreprenariat, comment j’ai réussi avec mes blogs et comment vous pouvez réussir sur Internet, les caractéristiques d’un entrepreneur libre, mon point de vue sur le manque d’entrepreneurs et d’esprit entreprenarial en France, les avantages d’être un entrepreneur.
Comme j’ai trouvé cette interview très riche, j’en ai fait faire la transcription et j’ai décidé de la publier ici.
Le tout début est en espagnol, mais le reste est en français (ne faites pas attention aux sous-titres). Sans plus tarder, voici la vidéo :
Transcription texte (littérale) de l’interview :
Mariana Zanetti : Bonjour Olivier!Olivier Roland : Bonjour!
Mariana Zanetti : Tout d’abord je voulais te remercier de ton temps pour cet entretien pour tous mes lecteurs. Merci beaucoup. Tu m’as inspiré a créer mon blog en espagnol « Dueño de mi tiempo » avec ton blog « Des livres pour changer de vie ». Ton histoire m’a inspirée et peut-être inspirera d’autres lecteurs, d’autres blogueurs espagnols, pourquoi pas! Tes blogs sont des entreprises très profitables. Peux-tu nous dire ton chiffre d’affaires moyen brut et net, annuel ou mensuel?
Olivier Roland : La première année où j’ai créé mes blogs, ils n’ont pas été rentables tout de suite.
Mariana Zanetti : Comme toutes les entreprises.
Olivier Roland : Oui, sauf que lorsque j’ai créé mes blogs, je n’ai pas créé une entreprise dédiée pour ces blogs. J’avais déjà une entreprise d’informatique, mais dès qu’ils ont commencé à gagner de l’argent de manière significative, j’ai créé une entreprise pour gérer ces activités-là et la première année, elle a réalisé 460 000 € de chiffre d’affaires avec un bénéfice net d’environ 100 000 € après déduction d’impôts, salaires, etc.
Mariana Zanetti : Net, net, net?
Olivier Roland : Oui net.
Mariana Zanetti : C’est plutôt pas mal.
Olivier Roland : Oui c’est pas mal. Cela permet de bien vivre, c’est une structure légère où je suis le seul employé. Je travaille avec des prestataires, donc j’ai zéro employé.
Mariana Zanetti : Quelles sont les statistiques du trafic de ton blog?
Olivier Roland : Pour des « Des livres pour changer de vie », environ 65 000 visites par mois.
Mariana Zanetti : C’est pas mal.
Olivier Roland : C’est pas mal et ça se développe.
Mariana Zanetti : Combien de visites la première année?
Olivier Roland : À la fin de la première année, j’avais environ 15 000 visites par mois.
Mariana Zanetti : Tu as commencé à gagner de l’argent à quel moment après la création de ton blog?
Olivier Roland : Le blog qui a eu le plus de succès c’est « Des livres pour changer de vie » mais il faut savoir que c’est mon troisième blog. Cela ne s’est pas fait en un jour. Le premier blog que j’ai créé était une catastrophe. Je l’ai laissé en ligne pour permettre aux gens de voir de ce qu’il ne faut pas faire. Le blog « Des livres pour changer de vie » a mis 15 mois pour me permettre de gagner ma vie en tant que blogueur professionnel.
Mariana Zanetti : 15 mois pour qu’une entreprise soit rentable, c’est pas mal, car normalement cela peut prendre plusieurs années. Tu as une histoire d’entrepreneur particulier qui a débuté à 19 ans, est-ce que tu peux nous raconter depuis le début?
Olivier Roland : Effectivement j’ai créé mon entreprise à 19 ans après des études littéraires qui ne me plaisaient pas du tout. Cette entreprise était dans les services informatiques sans même avoir le BAC ( je ne connais pas l’équivalent du BAC en Espagne), qui est le diplôme minimum que tout le monde en France doit avoir sous peine d’être considéré comme un loser.
C’était une super aventure, car créer son entreprise à 19 ans, c’est quand même une expérience peu banale qui m’a appris énormément de choses. Passer du statut de lycéen à celui de chef d’entreprise n’est pas facile, mais j’ai beaucoup appris de mes erreurs.
J’ai réalisé un rêve en créant cette entreprise si jeune, puisque j’ai quitté mes parents, j’ai loué mon premier appartement, j’ai court-circuité le système en entrant dans la vie active.
Mariana Zanetti : Mais tu a créé ton propre système!
Olivier Roland : Exactement. Et c’est je crois une des grandes motivations des entrepreneurs, de créer notre propre monde avec le plus d’indépendance possible. Après quelques années où je me suis bien amusé dans la boîte, je me suis rendu compte qu’il y avait quand même un grand déséquilibre entre ma vie professionnelle et personnelle.
Comme de nombreux entrepreneurs, je travaillais 60 à 70 heures par semaine. Au début cela ne me dérangeait pas, mais au bout de quelques années je me rendais compte que cela ne suffisait pas pour avoir une vie épanouie. Je voulais équilibrer un peu plus ma vie. Ce n’était pas facile…
Mariana Zanetti : Tu gagnais combien de l’heure?
Olivier Roland : J’avais un salaire d’environ 2000€ par mois, ce qui n’était pas mal pour un jeune de 22 ans mais quand je divisais ce salaire par le nombre d’heures travaillées, mon salaire était inférieur au SMIC en France. Donc finalement en termes de salaires horaires, je gagnais moins qu’une femme de ménage. C’est quelqu’un qui m’a fait prendre conscience de ça.
J’ai commencé à chercher des solutions pour diminuer ma charge de travail et en même temps je commençais à vouloir autre chose, car mon entreprise commençait à me peser. C’est malheureusement le problème de beaucoup d’entrepreneurs. On a ce rêve de créer une entreprise et c’est une aventure que l’on vit à fond les premières années. Mais au bout d’un moment cela se transforme en une prison dont il est difficile de sortir.
Par exemple, en France quand on est entrepreneur, on n’a pas le droit aux allocations chômage. C’était ma seule source de revenus, et si j’arrêtais il fallait que je fasse autre chose.
Il y a eu alors deux évènements qui m’ont apporté la solution à ma frustration. J’ai découvert un blogueur américain qui s’appelle Steve Pavlina, blogueur sur le développement personnel qui fait 2 ou 3 millions de visites par mois.
Il avait écrit un article très intéressant sur comment gagner de l’argent en bloguant. Il expliquait qu’il gagnait $40 000 par mois à l’époque. Aujourd’hui, il en gagne plus de 100 000. Tout ce qu’il avait à faire c’était d’écrire des articles et promouvoir des produits, puisque tout l’argent qu’il gagnait provenait des affiliations. Quand les gens cliquaient sur le lien d’un produit qu’il recommandait, il touchait une commission. Il n’avait juste qu’à faire ce qu’il lui plaisait à savoir écrire des articles de blog.
J’ai trouvé ça génial, car moi aussi j’adorais lire et écrire. Je me suis dit, je peux faire ce que j’aime et gagner beaucoup d’argent. En plus il expliquait qu’il gérait son entreprise sur internet, donc il pouvait se rendre partout dans le monde. Il ne le fait pas, mais il peut le faire, car il n’est pas limité à un emplacement géographique.
Mariana Zanetti : C’est ce que tu fais toi aujourd’hui. Tu es Lillois, aujourd’hui tu es Paris, demain tu es aux USA….
Olivier Roland : Effectivement les deux dernières années, j’ai beaucoup voyagé. C’est là que j’ai créé mon premier blog qui était une erreur monumentale.
Mariana Zanetti : Comment s’appelait-il?
Olivier Roland : Techno Smart. C’était un blog sur l’informatique, puisque je partais de mes compétences, sauf que le marché en France était déjà très saturé. Mais de toute façon cela ne m’intéressait pas tant que ça au final, d’autant plus que je ne savais pas comment le promouvoir. En tout cas j’ai créé ce premier blog qui m’a fait gagner 16.38 € au bout de 6 mois, et donc j’étais très frustré.
J’ai lu un livre qui m’a donné une claque magistrale « La semaine de 4 heures » de Tim Ferris. Cela m’a confronté dans le choix qu’il faut être sur internet et faire un business automatisé qui me permette de voyager etc.J’ai continué à livre des livres de business, car pendant des années (cela faisait huit ans que j’avais créé mon entreprise), je lisais essentiellement des romans de fictions, mais jamais de livres de business. Malheureusement c’est comme cela pour la plupart des entrepreneurs.
Ce livre a complètement changé ma vision de l’entreprise. Je me suis dit que si ce livre était capable de changer ma vision sur le business, il devait y en avoir d’autres qui étaient excellents et qui peuvent m’apporter énormément. Je me suis donc mis à la recherche d’autres livres comme ça et je suis tombé sur un concept extraordinaire, celui du »Personal MBA » qui est une liste des meilleurs business au monde dans 24 catégories ( Psychologie, Communication, Marketing, Productivité, Développement personnel, Finances, etc..).
Le but c’est d’apporter les connaissances les plus pertinentes aux entrepreneurs et même aux intrapreneurs ( ceux qui veulent se développer à l’intérieur d’une entreprise) sans bla bla bla, sans théories, juste des choses à appliquer au quotidien. J’ai commencé à lire ces livres que j’ai trouvé excellents.
D’où l’idée pour mon blog « Des livres pour changer de vie ». Je me suis dit qu’il fallait que je me motive pour en lire un maximum, et pourquoi ne pas faire un blog autour de cette idée de lire un livre par semaine pendant 52 semaines et publier un résumé. C’est comme ça que j’ai commencé ce blog. Le blog a commencé à bien marcher puisqu’au bout d’un an, il y avait plus de 500 visites par jour donc 15 000 par mois, ce qui n’était pas mal.
Mariana Zanetti : En plus le lectorat était très fidèle.
Olivier Roland : Oui le trafic est de bonne qualité, le temps de visite est de 4.30 minutes en moyenne, ce qui signifie que les lecteurs qui restent lisent les articles à fond. Je suis devenu blogueur Pro au bout de 15 mois en vendant ma première formation. En fait au bout de 15 mois, je gagnais environ 200€ par mois avec la publicité et les commissions d’affiliations à Amazon. C’était bien mais pas suffisant pour en vivre. J’ai fait appel à Sébastien connu sous le nom de Marketeur français. On a étudié la possibilité de le monétiser avec un lancement de produit.
J’ai aussi demandé à mes lecteurs comment je pouvais les aider à aller plus loin, quelle était leur plus grosse frustration et comment je pouvais les aider à la résoudre.
La plupart de mes lecteurs m’ont dit qu’ils voulaient créer une entreprise mais qu’ils remettaient ça au lendemain par procrastination. Lorsque j’ai vu cela, je me suis dit que je pouvais les aider, car j’ai créé ma propre entreprise à 19 ans, je savais ce que cela était. J’avais lu plein de livres sur le business , j’avais plein de connaissances à partager, la procrastination je connaissais et je me suis dit que j’allais faire une formation pour aider ces personnes à dépasser la procrastination et créer leur entreprise.
C’est comme ça que j’ai créé mon premier produit « Agir et réussir ». C’était une formation sur 7 mois ( avec des paiements en 7 fois) qui m’a rapporté 3000€ dès le premier mois et c’était un revenu récurant. Je suis passé de 200 à 3 000 € de chiffre d’affaires par mois juste avec un produit.
Mariana Zanetti : Tu dis »juste un produit » comme ça mais c’était très intelligent la façon dont tu l’as développé.
Olivier Roland : Il faut savoir que la plupart des blogueurs ne vont jamais créer de produit et la plupart de ceux qui vont le faire vont le faire de la mauvaise manière. Ils vont créer le produit dont ils ont envie et qui est rarement celui que veulent les lecteurs. Ce qu’il faut c’est leur demander ce qu’ils veulent en faisant un sondage.
La question magique c’est la suivante: »Quel est votre plus gros problème, la plus grosse frustration en relation avec le sujet de votre blog? ». J’ai vu que le plus gros problème de mes lecteurs c’est d’arriver à se lancer pour créer leur entreprise. C’est donc logique que s’ils me disent leurs plus grosses frustrations et que je peux les aider, forcément il y aura un pourcentage qui sera intéressé pour acheter le produit.
Alors que si on sort un produit sur une thématique qui ne les intéresse pas du tout, même s’ils nous aiment beaucoup, si ça ne les intéresse pas à la base….par exemple si j’avais fait une formation sur » Comment augmenter vos ventes », je n’aurais pas fait autant de ventes, car mes lecteurs sont des gens qui n’avaient pas encore d’entreprise. D’où l’importance du sondage pour ne pas se tromper.
Mariana Zanetti : En fait, pour ceux qui lisent déjà mon blog, ils savent que moi je me suis inspirée de l’histoire d’Olivier pour créer mon blog aussi « Devenir maître de mon temps ». Je trouve des similitudes par rapport à l’opportunité qu’Olivier a eu du fait qu’il s’est inspiré de ce qu’il a vu aux États-Unis par rapport à ce qui se passe en France.
On pourrait faire un peu de parallélisme avec ce qui se passe sur le marché hispanophone. Quelle est l’opportunité que tu as vue à ce moment-là? Tu t’es dit que c’est un blogueur américain qui le fait en anglais et qui gagne pas mal sa vie, $40 000 par mois, c’est déjà pas mal. À ce moment-là, tu t’es dit que tu pourrais aussi le faire en France?
Olivier Roland : Au moment où j’ai lu l’article de Steve Pavlina, c’était en 2007, je n’avais pas encore réalisé qu’il y avait un décalage entre le marché américain et le français. Mais lorsque j’ai vu le chiffre d’affaires, après ce lancement qui a fait un chiffre d’affaires de 3000€ par mois, j’en ai fait un autre beaucoup plus gros qui a fait monter le chiffre d’affaires à 14 000€ avec 500 personnes par mois.
Je suis donc allé voir les autres blogueurs français pour voir leurs revenus, et je me suis rendu compte qu’ils ne gagnaient rien. Le plus gros c’était «Presse Citron » qui avait un trafic énorme ( 30 000 visiteurs par jour), il gagnait 6000€ par mois. Alors que moi avec 500 visiteurs par jour je gagnais 14 000 € par mois. Et là je me suis dit que c’était dingue, je ne comprenais pas pourquoi il y avait ce différentiel. Par contre, je commençais à me brancher sur tous les blogs Anglos-saxons, et là je voyais que les bons blogueurs gagnaient plusieurs dizaines de milliers de dollars par mois. Lorsque j’ai étudié les différences de méthodes j’ai vu que les français ne comprenaient rien à plein de choses.
Mariana Zanetti : Il y a déjà des blogs espagnols qui gagnent de l’argent et qui se font un salaire mais ce n’est pas du tout la mentalité de blogueur utilisée par Olivier qui est pratiquée dans le monde anglophone. C’est pour ça que j’aimerais que tu nous parles de ça.
Olivier Roland : En gros, il y a une grosse différence entre les blogueurs journalistes et les blogueurs entrepreneurs. La démarche du blogueur journaliste comprend plusieurs erreurs à la base, si en tout cas le but est de générer un chiffre d’affaires avec un blog. Il est possible qu’ils n’aient pas cet objectif-là.
Pour ceux qui veulent générer un chiffre d’affaires avec un blog, il y des choses qu’il faut faire. Il y a des méthodes qui fonctionnent mieux que d’autres. Les blogueurs journalistes écrivent beaucoup à propos de l’actualité de leur domaine. Il vont parler de tel évènement, tel salon, etc.ce qui est bien, seulement ces articles au bout d’un an ou deux ans, ils n’ont plus aucune valeur pour le lecteur, car ils sont obsolètes.
Le blogueur entrepreneur lui, va focaliser sur un contenu sans date d’expiration. Il va écrire ses articles pour aider ses lecteurs de la manière la plus universelle possible. Par exemple, si je donne 10 techniques pour doubler les ventes dans une entreprise, je ne dis pas que dans 100 ans cela sera encore valable, mais si quelqu’un tombe sur ces articles dans 5 ans, cela sera encore aussi pertinent, car ça n’évolue pas aussi vite.
La grosse différence entre un blogueur journaliste qui n’écrit que de l’actualité et qui a écrit 200 articles, 80% d’entre eux n’ont plus aucune valeur 2 ans après. Celui qui a créé du contenu sans date d’expiration, ces articles ont toujours la même valeur, 2 ans après qu’il les ait écrits. Ces articles continuent à lui apporter du trafic via Google, les lecteurs continuent à lui apporter de la valeur en le partageant sur Facebook et Twitter. Cela continue à alimenter la machine. Donc tout le travail fait avant, devient quelque chose qui travaille pour lui. Cela fait toute la différence.
Ensuite, il y a l’aspect monétisation qui est important. En gros les blogueurs journalistes ont deux manières essentielles de monétiser leur blog, à travers la publicité et l’article sponsorisé. Par exemple on leur dit, je vous donne 200€ et vous écrivez un article sur mon produit. Le problème de ces modèles de rémunération, c’est qu’elles demandent énormément de trafic pour pouvoir gagner un revenu grâce à cela. On le voit avec Presse Citron qui gagnait 6000€ par mois avec 3 000 visiteurs par jour. Ce qui n’est rien du tout.
Alors que le blogueur entrepreneur va avoir deux approches différentes, il peut utiliser la publicité mais ce n’est pas là qu’il va gagner le plus d’argent. Il peut gagner de l’argent en faisant la promotion des produits des autres (l’affiliation) et en vendant ses propres produits et c’est là qu’on gagne de l’argent.
Le blogueur journaliste va se focaliser sur le fait que ses lecteurs s’abonnent à un flux RSS, et vont recevoir les mises à jour par un logiciel spécialisé que la plupart des gens ne savent pas utiliser.
Alors que le blogueur entrepreneur, va inviter ses lecteurs à s’inscrire à un mailing liste et il va donc convertir ses lecteurs en prospects. Le lecteur donne au blogueur la permission de le contacter, ce qui est beaucoup plus efficace pour promouvoir ses produits ou ceux des autres.
Mariana Zanetti : Les produits que tu fais, tu fais tout le marketing aussi. Il y a toute une réflexion derrière qui fait que tu peux vendre des formations à 1 000 €. Tu pourrais nous parler de cette réflexion marketing qui fait que tes clients sont très contents et qui fait que tu ais des produits très rentables pour toi?
Olivier Roland : L’approche marketing est la différence entre les blogueurs journalistes et entrepreneurs. Pour beaucoup de blogueurs journalistes c’est un gros mot, alors que les blogueurs entrepreneurs savent que pour toucher un maximum de personnes, il faut des outils de promotions à la fois pour nos articles qui sont gratuits et pour nos produits qui sont payants.
Donc au niveau de la réflexion marketing, comme je le disais tout à l’heure, il faut créer un produit qui intéresse vos lecteurs, cela paraît logique, et ensuite il faut faire attention à son positionnement en termes de prix et à la méthode utilisée pour vendre. La méthode très efficace que j’utilise c’est le lancement orchestré ( Product launch formula en anglais) qui est une méthode américaine inventée par l’américain Jeff Walker pour lancer un produit. Il est difficile de la résumer en une phrase, mais c’est le fait de créer un évènement sur internet.
Par analogie, lorsqu’un film sort, avant sa sortie, il y a une campagne marketing mise en place bien avant pour annoncer cet évènement. Il vous est tous arrivé de n’avoir jamais entendu parler d’un film et d’un seul coup tout le monde se met à en parler. Vous entendez une émission à la radio où on en parle, vous voyez une pub dessus, votre collègue vous en parle et d’un seul coup, il y a tout un buzz qui se met en place. Cela crée une attente, on va aller voir sur internet, et nous sommes plus susceptibles d’aller voir ce film que si nous allions voir le programme des films et on se dit que celui-là on n’en a jamais entendu parler.
C’est exactement la même chose avec la »Product launch formula », l’idée étant de créer un évènement, avant la mise en vente du produit en annonçant qu’il y a un nouveau produit qui va arriver. On crée un produit excitant qui intéresse les gens. Une des pierres angulaires d’une campagne d’un film, c’est la bande-annonce. Le but de la bande d’annonce c’est de montrer un échantillon du film sans trop en dévoiler. C’est tout simplement un échantillon du produit. C’est quelque chose vieux comme le commerce. Depuis que les marchands ont fait du commerce, ils vont dire : « Tiens, goûte mon sanglier, tu verras qu’il est bon ! ».
C’est exactement la même chose que l’on fait sur Internet, on donne un aperçu du produit. Si c’est vous que vous mettez en avant, c’est bon aussi de montrer que vous êtes un expert. Il faut aussi créer une relation avec les personnes, car on préfère toujours acheter à quelqu’un avec qui l’on a échangé un minimum. Il fait créer un évènement, donner un aperçu du produit, donner un aperçu de notre expertise et créer une relation avec le prospect.
Mariana Zanetti : Ce qui intéressant, c’est qu’au moment où Olivier a créé son blog sur le marché, il y avait une maturité sur le marché français qui ressemblait au marché hispanophone aujourd’hui. Et il faut remarquer que le PIB français est très comparable au PIB espagnol. Donc il n’y a pas de raison de penser que l’on ne peut pas répliquer ce qu’il a fait avec son blog en France sur le marché hispanophone. Il faut tenir en compte certaines choses, il y a des mots que l’on ne peut pas utiliser partout, car l’espagnol n’est pas comme le français qui est plus uniforme. En espagnol il faut bien choisir ses mots, car ils risquent de ne pas être compris dans d’autres pays. Mais à part cela, on pourrait parfaitement reproduire le même succès qu’Olivier. Je vous invite à bien prêter attention à ce conseil, car vous pouvez peut être devenir le prochain Olivier Roland hispanophone.
Quelle est d’après toi la mentalité d’un blogueur professionnel à succès ?
Olivier Roland : C’est un concept très large, mais je vais donner quelques piliers de base pour ça. La première chose c’est d’être ouvert aux nouvelles choses mais d’être sceptique de la bonne manière. Il y a beaucoup de personnes françaises qui sont très sceptiques par rapport à ces méthodes. Elles se disent que s’il y avait une méthode comme ça cela se saurait.
Et bien, cela se sait, mais tout le monde n’y croit pas. Être sceptique, c’est une bonne chose, mais il faut l’être de la bonne manière, en testant. Ce n’est pas être sceptique en ne faisant rien. Si par exemple vous êtes sceptique par rapport à ce que je vous dis mais que derrière vous ne faites rien, comment serez-vous sûrs que ce que je vous dis est vrai ou faux?
Le meilleur moyen c’est d’essayer. Il faut avoir une démarche scientifique, être réceptif aux idées nouvelles, sans les accepter d’emblée mais en les testant et en les adaptant à votre marché. Il faut un minimum de confiance, le scepticisme, utilisez-le comme un moyen de faire quelque chose plutôt que de ne rien faire.
Ensuite, je pense qu’à la base il faut un désir brûlant de réussir. Moi j’avais cette frustration dans une entreprise dans laquelle je travaillais beaucoup trop. J’avais trouvé la solution mais il fallait que je la mette en pratique et que je puisse la vivre. Sans ce désir brûlant, je ne serais sans doute pas arrivé là où je suis.
Si vous avez juste envie de réussir comme vous dites: « J’aimerais bien avoir une nouvelle voiture…j’aimerais bien prendre des vacances….», vous allez peut-être réussir mais cela sera beaucoup plus difficile que si vous êtes convaincu que vous devez absolument réussir, car vous en avez marre de cette vie, vous allez être très focalisé et il y aura une grosse différence.
Dans le premier cas c’est une envie sans plus, vous serez mou et dès que les premiers obstacles arriveront vous mettrez des mois à les traverser. Vous vous laisserez distraire par plein de choses et au final vous aurez plus de chance d’abandonner. Alors qu’un désir brûlant permet de ne pas avoir de discipline, car de toute façon toutes les actions que l’on entreprend seront centrées sur cet objectif.
Mariana Zanetti : Quelles sont d’après toi les caractéristiques d’un entrepreneur à succès, pas d’un entrepreneur comme tu étais à 19 ans, mais qui est riche en temps et en argent?
Olivier Roland : Il y a une grosse différence d’approche. Je pense que les entrepreneurs qui passent tout leur temps dans leur entreprise ont une mentalité d’employé. C’est celle que j’avais en créant ma première boîte. Ils partent souvent de leurs compétences techniques pour créer leur entreprise, ce qui était mon cas. À 19 ans j’ai créé une entreprise d’informatique centrée autour de mes compétences.
En fait je me suis créé un job, ce qui n’est déjà pas mal. Mais à un moment donné, il y aura un manque d’épanouissement, on va être bloqué à cause d’un déséquilibre entre notre vie professionnelle et personnelle.Il y a une différence entre être un bon informaticien et être un bon chef d’entreprise.
Lorsque l’on crée une entreprise, on ne doit pas seulement être bon dans notre métier technique, mais on doit aussi être bon dans la direction d’une entreprise (marketing, gestion des finances, recrutement, management, délégation, etc.). Les personnes qui ont une mentalité d’employé vont se focaliser sur les compétences techniques plutôt que sur leurs compétences marketing, elles vont travailler dans leur entreprise. Les personnes qui ont une approche business, vont travailler sur leur entreprise.
La différence, c’est que l’entrepreneur conçoit son entreprise comme un système, comme on verrait une voiture. La personne qui a créé son entreprise comme un employé, elle, voit la voiture comme une interface, où on met la clé, on appuie sur l’accélérateur, et tant que ça fonctionne, tout va bien, mais dès qu’il y a une panne, elle est incapable de la résoudre. Elle accède à cette interface mais elle ne comprend pas comment cela fonctionne à l’intérieur.
Tandis que l’entrepreneur qui voit son entreprise comme un business, il comprend le fonctionnement interne du moteur et en cas de panne, il saura trouver la raison et pourquoi un seul élément défaillant dans le moteur fait que la machine ne fonctionne plus.
Il comprend le fonctionnement de son business où tous les éléments sont reliés comme ceux d’un moteur et il sait que si un seul ne fonctionne pas, il peut mettre en péril tout le système. C’est quelque chose qui peut faire peur comme ça, mais en fait il s’agit avant tout d’une question de mentalité.
Vous vous pouvez faire cet exercice chez vous, vous prenez une feuille, et vous décomposez toutes les fonctions de votre entreprise. Par exemple, la prospection téléphonique : comment vous faites, la prospection, emailing, capture de prospects par des sites web. Ensuite il y a la partie technique : création de produit ou service etc. Vous décomposez tout et vous attribuez chacune de ces fonctions à quelqu’un.
Le problème c’est que la plupart du temps les personnes qui ont créé une entreprise font tout. Ce sont des hommes-orchestres, qui sont capables de jouer plusieurs instruments, mais ils ne seront jamais capables de faire quelque chose d’aussi beau et performant qu’un chef d’orchestre qui dirige les musiciens à la baguette sans lui même jouer d’un instrument. C’est ça la grosse différence. L’entrepreneur qui voit son entreprise comme un business est un chef d’orchestre qui fait en sorte que tout le monde joue de manière harmonieuse sans que lui même sache jouer d’un instrument. Alors que l’entrepreneur employé essaie de tout jouer en même temps.
Mariana Zanetti : Et l’entrepreneur a du temps devant lui, il essaie de sortir du fonctionnement de la machine. Il est à côté et la machine fonctionne toute seule.
Olivier Roland : Exactement. Alors c’est son choix, mais effectivement quand il a fait son business comme ça, il sait quelle est sa place dans le système et il sait comment faire pour se faire remplacer. Il sait quelle fonction il assume et pourquoi, c’est quelque chose de réfléchi. S’il veut que son entreprise fonctionne sans lui, il sait qu’il doit trouver quelqu’un pour faire ceci ou cela. Ou alors simplement réduire son temps. Il se dit qu’il passe tant d’heures par semaine dans sa boite, il veut en passer cinq, il sait à peu près le temps passé sur chaque fonction. Il va garder les fonctions qui lui plaisent et il va trouver quelqu’un pour faire le reste. Cela peut être quelqu’un ou une machine. Il y a deux manières de se libérer de la même tâche, soit de l’externaliser à un humain soit de l’automatiser avec une machine.
Mariana Zanetti : Tu as toujours été entrepreneur, est-ce que tu l’as regretté un jour?
Olivier Roland : Non.
Mariana Zanetti : Pourquoi penses-tu qu’il y a si peu d’esprits entrepreneurs en France et surtout en Espagne?
Olivier Roland : En Espagne je ne sais pas.
Mariana Zanetti : En France?
Olivier Roland : Ce n’est pas évident de répondre à cette question. Il y a des tas de raisons et on pourrait passer trois ans à faire une thèse dessus. Je vais donner ma théorie à moi. Je pense déjà qu’il y a une différence de mentalités entre les pays de cultures catholiques et protestante. C’est une théorie, j’ai pu voir des articles qui allaient dans ce sens-là.
En gros, il ne faut pas négliger le poids de notre culture religieuse. Dans les pays de culture judéo-chrétienne, on voit la différence, par exemple quand on va en Inde, ça n’a rien à voir, c’est un autre monde. Le problème de la France et sans doute de l’Espagne, c’est qu’il y a toujours une méfiance vis-à-vis du riche. Il y a cette parabole de Jésus qui dit qu’il est plus facile à un chameau d’entrer dans le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux.
Donc déjà à la base, dans la religion catholique, on assimile trop les entrepreneurs avec les riches alors que la religion protestante, a mis en avant la richesse matérielle comme étant le signe du fait qu’on allait aller au paradis. Je simplifie, mais pour la religion protestante, le fait d’amasser des richesses sur Terre est le signe que l’on est élu de Dieu. Donc d’un côté dans la tradition catholique le fait d’être riche empêche d’aller au paradis, de l’autre au contraire la richesse ouvre les portes du paradis.
Ce n’est pas étonnant de voir que dans l’Union européenne, les pays les plus riches sont de tradition protestante, le Royaume-Uni, l’Allemagne. Alors que les pays les moins riches sont de tradition catholique. La France est au milieu, car elle a toujours été un peu méfiante par rapport à la religion, on a toujours eu cette tradition intellectuelle un peu athée ou méfiante.
Il y a aussi des raisons historiques, et le risque….sans doute. Dans la vision anglo-saxonne, il y a aussi plus d’accent sur la liberté, alors qu’en France par exemple il y a plus d’accent sur l’égalité.
La devise de la France, c’est »Liberté, Égalité, Fraternité ». On sait que »l’égalité » et »la liberté » posent problème, car devant la loi oui, mais est-ce que cela veut dire que quand quelqu’un gagne plus d’argent il faut le lui prendre pour donner à celui qui a moins ? C’est augmenter l’égalité mais c’est aussi diminuer la liberté de celui qui a gagné de l’argent. Il y a ce conflit intrinsèque entre les deux. Les Anglo-saxons mettent plus l’accent sur la liberté. Je ne sais pas si c’est le cas en Espagne.
Mariana Zanetti : Oui, cela et d’autres facteurs aussi.
Olivier Roland : Ce sont deux cultures différentes, par exemple un Anglo-saxon va plus manifester pour demander au gouvernement la liberté de gagner de l’argent par lui même tandis que le français va plutôt manifester pour que le gouvernement lui assure un emploi et une sécurité. On a aussi une vision différente du rôle du gouvernement. Dans le cas anglo-saxon, le gouvernement est là pour garantir une liberté aux personnes tandis que dans la mentalité française, le gouvernement est là pour garantir une certaine stabilité financière et une sécurité aux personnes. Quelles sont les raisons
exactes? On pourrait en parler pendant longtemps….
Mariana Zanetti : Oui bien sûr.
Olivier Roland : Après il y a des courants anglo-saxons différents, mais ça c’est la tendance générale.
Mariana Zanetti : Quels sont les avantages pour toi d’être entrepreneur?
Olivier Roland : On en a parlé souvent. Déjà c’est ce plaisir de construire son rêve et non celui de quelqu’un d’autre. Cette indépendance même si cela ne veut pas dire que dès que l’on devient entrepreneur on est forcément plus libre. En tout cas je pense que l’on est quand même plus libre dans sa tête, on est plus satisfait de son existence même si on travaille beaucoup, etc.
C’est vrai que même que lorsque je travaillais énormément je ne me voyais pas reprendre un emploi. Pour moi le but c’était de créer une entreprise mais pas de trouver un emploi. Il y a un plaisir intrinsèque à être entrepreneur, à être dans un système qui n’est pas classique, à avoir tout cet univers de possibilités à exploiter. C’est un îlot de liberté.
Mariana Zanetti : Et donc toi tu as toujours été entrepreneur. Quand on est salarié, on pense que l’on ne pourrait pas vivre avec l’incertitude. Comment as-tu fait pour gérer l’incertitude?
Olivier Roland : Il y a toujours moyen de prendre des risques mesurés. L’entrepreneur malin va prendre des risques en assurant ses arrières, en faisant en sorte que s’il échoue, les coups ne soient pas importants. Il va par exemple, faire des tests sur des produits, sur des concepts de marché, à petite échelle sans dépenser trop d’argent. On peut donc toujours minimiser les risques. Mais il y aura un moment où il faudra quand même se jeter à l’eau et tenter quelque chose.
Mariana Zanetti : Quand tu dis risques, dans la mentalité des salariés, même si tu dis que le risque doit être mesuré, on comprend qu’il y a un risque de vie. L’entrepreneur, lui, comprend que c’est un risque de quelques euros.
Olivier Roland : La plupart des personnes finalement qui ont peur de prendre un risque, n’en ont jamais vraiment pris. Elles ont peur d’un fantasme en fait, plutôt que du risque lui-même. Ce qui est recommandé dans »La semaine de 4 heures” de Tim Ferris, c’est de définir votre peur et d’imaginer le pire scénario. Lorsque vous définissez votre projet, imaginez ce qui pourrait vous arriver de pire si vous vous plantez à 200%. Lorsque l’on fait cela, on se rend compte que ce n’est pas si terrible.
Au final, on saura toujours se rattraper, on aura peut-être un an ou deux en plus dans votre CV, ce sera une expérience que les autres n’auront pas eu. C’est ce que j’explique dans mes blogs : il n’y a rien de tel pour rencontrer des gens incroyables, que d’avoir un projet d’entreprise même s’il ne fonctionne pas et qu’il faut mettre la clé sous la porte. Il y a très peu de chance que vous soyez ruiné.
Cela vous fera une super expérience même si vous devez revenir dans le salariat. C’est une expérience unique, que très peu de gens pourront se targuer d’avoir eu et cela n’a pas de prix. C’est quelque chose qui vous servira plus tard pour peut-être créer une autre entreprise.
Mariana Zanetti : Et par rapport, à ce que je suis en train de voir, ce n’est pas très fréquent de revenir vers le salariat, car on prend le goût de la liberté et si cela ne marche pas, on se motive, et on essaie des solutions. Donc très peu de personnes ont besoin finalement de revenir au monde salarié. Je vais te poser une question que tu poses très souvent. Quelle est ta définition du travail et combien d’heures travailles-tu par semaine?
Olivier Roland : Pour le travail, il n’y a pas de définition universelle du travail. Certains vont dire, que c’est chaque fois qu’ils font quelque chose qui leur apporte directement de l’argent. Mais cette définition est très vague, car par exemple, lorsque l’on lit un livre qui peut éventuellement nous apporter quelque chose pour notre business, est ce-qu’on travaille à ce moment-là? Certains diront oui, d’autres non. Certains disent que c’est lorsqu’ils font quelque chose qui ne leur plaît pas et qu’ils sont obligés de le faire. Dans ce cas là, quand je crée un produit, cela me plaît donc je ne travaille pas. C’est un peu bizarre.
Ma définition personnelle c’est quand je travaille, et que cela ne me plaît pour différentes raisons. Par exemple, j’adore écrire des articles, pourtant je travaille aussi, donc quelque part j’aime bien ça. Par contre quand je lis un livre je n’estime pas que travaille. Car pour moi c’est vraiment un plaisir.
En gros quand je suis derrière mon ordinateur et que je fais quelque chose en relation directe avec mes blogs et qui n’est pas de lire mais qui es une action comme écrire un mail, étudier le process, là je suis en train de travailler.
Avec cette définition, je travaille de 20 à 30 heures par semaine à peu près. C’est très variable dans le temps. Par exemple, je peux avoir des mois où je voyage et dans lesquels je travaille beaucoup moins et d’autres, quand je fais un lancement de produit, où je travaille beaucoup plus. En moyenne j’estime que je travaille entre 20 et 30 heures par semaine.
Mariana Zanetti : Parfait. Tu sais que moi je viens de devenir »Maître de mon temps » depuis peu de temps. Qu’est-ce que tu dirais aux gens qui comme moi avant, travaillent 8 heures par jour et qui sont enfermés sans espoir?
Olivier Roland : Il y a plusieurs approches possibles par rapport à un métier qui ne vous plaît plus trop. Vous pouvez adopter l’approche bouddhiste qui vous dit d’apprendre à profiter de ce que vous avez déjà et aimer tous les instants du quotidien, car de toute façon si vous changez et que vous arrivez à obtenir ce que vous voulez, lorsque vous l’aurez vous serez au même niveau qu’avant. C’est-à-dire que vous serez insatisfait et vous en voudrez plus.
Vous pouvez avoir l’approche du développement personnel qui est de dire que vous êtes habitué à un confort médiocre, quelque chose qui ne vous satisfait pas et que c’est quelque chose d’excitant que de se dire que c’est un vrai challenge que maintenant vous avez un nouvel objectif dans lequel vous lancer.
Earl Nightingale, lui reconnaît comme les bouddhistes que quand on a un objectif, on va tout faire pour l’atteindre et une fois atteint, il deviendra banal. Au final, on sera à nouveau insatisfait et on voudra aller plus loin. Le bonheur ne réside pas dans la destination que l’on atteint mais dans le voyage.
L’approche bouddhiste et celle de Earl Nightingale sont pertinentes et contradictoires. Je pense que l’on peut les utiliser à différents moments de notre vie en fonction de ce que l’on veut. À un moment on a va dire je vais travailler à apprécier ce que j’ai et à un autre on va se dire que l’on a bien profité et que l’on veut aller plus loin et profiter du voyage.
Mariana Zanetti : Pour les gens qui ne profitent pas du voyage aujourd’hui, qui sont enfermés dans un bureau et qui ne profitent pas?
Olivier Roland : Justement, vous pouvez utiliser ces deux approches. Vous pouvez peut-être apprécier la vie que vous avez à côté ou alors vous vous lancez dans un autre projet. Personnellement, je me lancerais dans un projet. Je sais qu’il existe des gens qui même s’ils ne sont pas très contents de leur travail ont une vie à côté qui est très riche. Par contre ce n’est pas la majorité.
En France, on répète souvent que le plus important c’est de trouver un travail qui nous passionne. Je ne sais pas si c’est le cas en Espagne. Mais quand on observe autour de soi, combien de personnes sont vraiment passionnées par leur boulot? Très peu.
Mariana Zanetti : Très peu.
Olivier Roland : 5% peut-être? Cela me paraît énorme. Il y a quand même un problème entre cette sagesse commune et le nombre de personnes qui l’applique. Il y a une grosse disparité. Mon message serait de se dire que l’on s’habitue à son confort, que l’on a des pantoufles en ciment et qu’il faut se bouger un peu.
Mariana Zanetti : Olivier, merci beaucoup pour ton temps! C’était un vrai plaisir. Je te connaissais au travers de tes blogs, et de te voir ici, confirme tout ce que l’on voit sur tes blogs. C’est un vrai plaisir!
Olivier Roland : J’espère que cela va encourager tes lecteurs à agir. Un dernier conseil, si vous avez regardé cette vidéo jusqu’au bout, bravo, cela montre que vous êtes motivé. Si vous vous contentez de la regarder, il ne se passera rien dans votre vie. Si vous voulez qu’il y ait un changement dans votre vie, il va falloir agir. Si tout ce que l’on a dit vous intéresse, il faut commencer à bouger, à vous informer, lisez »La semaine de 4 heures » par exemple (ça été traduit en espagnol). Commencez à faire quelque chose de concret, choisissez une action à faire juste après cette interview. Faites-le maintenant! Vous verrez que cela vous aura apporté quelque chose de concret.
Mariana Zanetti : Et on dit que pour que rien ne se passe, il faut le pessimiste qui dit que rien ne va changer, ou l’optimiste qui dit que quelque chose va changer, il a la foi et ne fait rien.
Olivier Roland : Dans les deux cas, il ne se passe rien. On se dit que tout va bien se passer, ou il ne va rien se passer. Il ne se passe rien. Il faut être sceptique de la bonne manière et y aller.
Mariana Zanetti : Merci beaucoup.
Olivier Roland : Merci à vous.
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